Compte rendu Stage accompagnement danse ( Anmam, novembre 2007)
Suite à l’A.G de l’ANMAM, en date du 10 novembre 2007 au CNSMD de LYON, une après-midi consacrée à l’accompagnement de la danse classique et contemporaine s’est déroulée dans les studios de danse de ce bel établissement sous forme d’un mini stage .
A cette occasion, une vingtaine de pianistes accompagnateurs (voire professeurs d’accompagnement) venus de toute part s’étaient réunis autour de deux intervenants accompagnateurs de danse spécialisés dans chacune des disciplines, trois intervenants professeurs de danse (classique et contemporaine) ainsi que deux étudiantes en danse contemporaine .
Cette rencontre était accessible aux pianistes accompagnateurs non spécialisés dans le domaine de la danse, ainsi qu’aux étudiants des classes d’accompagnement souhaitant découvrir les multiples facettes d’un métier aussi riche sur le plan humain que sur le plan artistique.
Rappelons que ce stage n’avait pas vocation de formation exhaustive, mais avait pour objectif de sensibiliser les pianistes intéressés par l’univers chorégraphique, de leur apporter quelques pistes de travail, permettant aux plus spécialisés d’entre eux d’apporter leur regard et de faire partager leur expérience.
Deux groupes de stagiaires, répartis selon leur niveau ont pu suivre alternativement chacun une séance d’une heure .
L’une était consacrée à la danse classique sous la houlette de Christophe Petit , coordinateur, accompagnateur de danse au CRR de Grenoble, l’autre à la danse contemporaine avec Dominique Alibert, accompagnatrice au CRR de St Etienne Geneviève Reynaud, professeur de danse contemporaine au CNSMD de LYON, Julien Lehoangan directeur adjoint et professeur de cette même discipline au CRR de St Etienne ainsi que deux étudiantes de l’établissement précité.
Pour aborder l’accompagnement de la danse classique la démarche de Christophe Petit consistait à présenter des fondamentaux de l’improvisation tonale, partant du principe qu’un bon accompagnateur de danse est d’abord un musicien capable de faire des propositions claires ,intelligibles et solides. Cette approche a pu parfois sembler théorique, mais il s’agissait bien de pouvoir faire le point sur les possibilités de chacun, avant d’aller vers les ateliers plus pratiques.
En effet, quand l’accompagnement des instruments ou des chanteurs impose son matériel(la partition),il est important que l’accompagnement du danseur soit pertinent dans son contenu et son adaptation au mouvement, plutôt qu’il se perde dans une sophistication qui nuise à sa fluidité .Or, la simplicité, en quelque sorte, est un art difficile ! Cela demande d’une part de bien connaître ses propres moyens, pour ne pas être démesurément « ambitieux »,et d’autre part, de respecter les lignes de forces qui assurent l’équilibre d’une structure tonale.
Ce sont ces deux aspects préalables qui ont été développés.
En ce qui concerne la partie contemporaine, quelques exercices représentatifs de la danse contemporaine ont pu être présentés par deux professeurs et deux étudiantes en danse, accompagnés par Dominique Alibert dans des styles très divers .
Ceux-ci étaient destinés à montrer aux pianistes la nécessité de savoir « lire » la danse avant d’aborder l’utilisation du répertoire ainsi que l’improvisation proprement dite.
La 2ème partie de la séance consacrée à la présentation de plusieurs enchaînements chorégraphiques caractéristiques avait pour objectif d’allier l’utilisation du répertoire éclectique allant du baroque au jazz, à la possibilité d’improviser dans divers styles, en tenant compte de la musicalité des mouvements. Dans ce contexte la question des comptes chorégraphiques (parfois complexes ) a pu être abordée.
Certains pianistes stagiaires se sont prêtés volontiers au jeu, à l’occasion de quelques mises en situation.
Remercions à ce sujet les deux étudiantes en danse contemporaine du CRR de St Etienne pour leur grande disponibilité.
Suite aux interventions des deux accompagnateurs, Jean Marc Thill professeur de danse classique au CRR de Chambéry a encadré un atelier reliant le mouvement à la musique.
L’ensemble des stagiaires était réuni pour évoluer corporellement dans la relation « accompagné /accompagnant » en adoptant une attitude de proximité ou d’éloignement, dans le but de permettre de retrouver naturellement sa propre musicalité du mouvement et d’être constamment dans l’écoute.
La dernière partie de cette après-midi s’est conclue très agréablement autour d’un temps d’échange et d’écoute de quelques extraits musicaux sélectionnés et illustrés par Christophe Petit au piano.
CONCLUSION :
Il semble que cette rencontre ait révélé la nécessité d’une formation autour de l’accompagnement de la danse, un des aspects non négligeable du métier de pianiste–accompagnateur revalorisé depuis peu.
Espérons que celle-ci ait contribué à rétablir une passerelle entre les différents spécificités de l’accompagnement, à permettre un certain décloisonnement en favorisant un véritable échange sur le plan artistique et humain indispensable à l’évolution de cette profession.
A suivre donc…
Pour l’ANMAM, Lyon le 10 mars 2007
Dominique Alibert.